Entrée des généraux Lyautey, Baumgarten et Gouraud à Taza, 10 Mai 1914
Entrée des généraux Lyautey, Baumgarten et Gouraud à Taza, Mai 1914
Le 10 mai 1914, on occupe Taza et les troupes de Lyautey et de Gouraud y font leur jonction avec celles du général Baumgarten, venu de M'Soun, réalisant ainsi la liaison entre le Maroc occidental et le Maroc oriental.
 
Le 27 juillet, les coloniaux mènent un très dur combat à Bab-Bou-Hamra; les pertes y sont lourdes et l'on déplore la mort du commandant Prokos, figure légendaire des troupes coloniales. Durant ce temps, Gouraud remporte des succès aux combats de Tfazza et de la montagne des Tsoul.
Rogui 1860-1909
Rogui 1860-1909
Sépultures de la grotte de Kifan Bel Ghomari, 1915
Sépultures de la grotte de Kifan Bel Ghomari, 1915
Plan archéologique de Taza, 1915Ajouter aux favorisImprimer la page
Plan archéologique de Taza, 1915
Rogui (Bou Hamara) occupait un poste important à la cour du sultan, à la fin du 19e siècle lorsque, accusé d'intrigues, il fut emprisonné puis dut prendre le chemin de l'exil en Algérie.
 
Nul ne le reconnut quelques années plus tard lorsqu'il revint, sous les traits d'un pieux voyageur qui, se faisant passer pour chérif, fut vite renommé dans le Maroc oriental pour sa sainteté. L'impopularité du sultan Abdelaziz servit ses fins : il prêcha la révolte contre lui, l'accusant de pactiser avec les chrétiens et reçut l'appui des tribus de la montagne, toujours prêtes à se soustraire à l'impôt. Bou Hamara, le rogui (prêtendant au trône), établit des lors sa capitale à Taza et, pendant sept ans, à la tête des tribus rebelles, il tint les troupes régulières en échec.
 
La vengeance de Bou Hamara fut bien près de s'accomplir en 1909 mais Moulay Hafid qui venait de succéder à son frère, engagea contre lui une lutte acharnée qui s'acheva par la défaite des partisans du rogui. Capturé, celui-ci est amené à Fès dans une cage et exposé, sur le méchouar, aux quolibets de la population, jusqu'à ce que le sultan le fasse jeter en pâture aux lions.
- Idrissides
 
L'allégeance des tribus habitant la région de Taza et la vallée de l'Inaouen (Ghiata, Sdarata, Tsoul...) au fondateur de la dynastie Idrisside ont permis à la ville d'être un point stratégique pour l'empire montant. À la mort d'Irdiss II, son fils Mohammed créa une fédération et confia à son fils Daoud le pays de Houara, Tsoul, Meknassa et Ghiata. Daoud s'installa à Taza.
 
- Meknassa
 
À la chute des Idrisside, Ibn Abi Elafia s'empare de la ville et fonde sa dynastie. Il s'emparera ensuite de Fès et de la majeure partie du Maroc avant d'être défait par les Fatimides. Il se replie alors à Taza, où il y fait bâtir un Ribat.
 
- Almoravides / Almohades
 
En 1074 le sultan almoravide Youssef Ibn Tachfin prend la ville. Taza demeure sous son autorité tout au long du XIe siècle puis est enlevée en 1132 par le sultan almohade Abd al-Mumin et déclarée capitale provisoire des Almohades.
Pour lutter contre les Banû Marin (des Zénètes originaires des régions présahariennes qui fonderont la dynastie des Mérinides cinquante ans plus tard), le sultan almohade fait élever une muraille autour de la médina.
 
- Mérinides
 
Au déclin des Almohades, leurs successeurs mérinides occupent Taza dés 1216, considérée alors comme « la clé et le verrou du Gharb », comme le souligne l'auteur du Bayân :
« Une fois installé à Taza, Abû Yahya, prince mérinide, fit battre les tambours et hisser les bannières. De toutes parts, les chefs de tribus accompagnés de délégations vinrent lui présenter leur hommage. Car il avait auparavant occupé le rang d'émir au sein des tribus Banû Marîn, mais sans tambours ni étendards. » .. C'est au méchouar que se situe la medersa mérinide, dont Abou El Hassan Ali dota la ville.
La reconstruction de la grande mosquée almohade de Taza, en 1291, marque l’édification de la première construction d’influence mérinide conservée.
La belle médersa de Taza fondée par le prince Abou El Hassan Al Marini à 13231.
El Mansour qui voulait fermer la porte du Maroc aux Turcs. entreprit la restauration des remparts de Taza, et leur adaptation aux nouvelles conditions de la guerre de siège, auxquelles répondait le Bastioun.
 
- Alaouites
 
Au xviie siècle, pour s'ouvrir les portes de Fès, Moulay er-Rachid s'empare de Taza et s'y installa en 1665. Il devient le premier sultan de la dynastie alaouite, toujours en place aujourd'hui. Moulay er-Rachid construisit son Dar elMakhzen au sud de la ville - à l'opposé de la grande mosquée. Mais il n'oublia pas le grand sanctuaire de sa capitale provisoire.
Seul passage facile d'Est en Ouest, la « trouée de Taza » fut de tout temps, comme son nom (dérivé du berbère « tizi » signifiant passage) l'indique, un couloir d'invasion pour l'Afrique du Nord. Les Romains, les Arabes l'empruntèrent ; maintes fois elle vit le flux et le reflux des conquérants berbères. Dès le 10, s. les Meknassa bâtissent à l'entrée de cet important couloir un couvent fortifié, destiné à barrer la route aux envahisseurs venant de l'Est. Tombée aux mains des sultans dès le siècle suivant, Taza devient une puissante citadelle : elle sera désormais une pièce maîtresse entre les mains des différentes dynasties.
 
Taza correspond à une superposition des différentes strates des civilisations qui se sont succédées au Maroc, au fur et à mesure des invasions et des conquêtes.
 
Taza préhistorique, tout d’abord, est représentée par la grotte de Kifan Bel Ghomari, où ont été mis au jour des silex taillés de toutes sortes (grattoirs, racloirs, pointes de flèches…) ainsi que des sépultures taillées dans le roc. Tout indique par conséquent que cette civilisation avait pour caractéristique les travaux dans les rochers.
 
A l’époque berbère, Taza constitue tout d’abord un simple oppidum puis devient une véritable forteresse lorsque les rois, au faîte de leur puissance, purent affronter Rome. De la confrontation avec la civilisation romaine, les Berbères ont rapporté leurs idées et leurs méthodes. De cette époque, datent en effet les fragments des remparts en moyen appareil, dont fait partie le Bordj El Melouloub ou Tour Sarrasine, à la forme remarquable. Comme certaines tours romaines, elle est d’abord rectangulaire vers le rempart puis demi-circulaire à l’extérieur.
 
Les Berbères ramenèrent également de Rome les techniques de la poterie, d’où la découverte de nombreux débris de poterie au lieu dit Sab El Mâ. On y trouve des lampes à huile, des burettes à huile, des pots à soupe, à couscous, des vases à anses, de petites amphores, au dessin généralement géométrique.
 
La conquête arabe se fit en deux étapes : au VIIIème siècle puis au XIè, qui correspond à une période de destruction avec l’invasion hilalienne qu’Ibn Khaldoun décrit en ces termes : « comme un vol de sauterelles, ces avides conquérants ne laissaient rien derrière eux ». "Ces avides conquérants", c’est-à-dire les Beni Hilal et les Beni Soleïm, nomades originaires du Hedjaz, envahirent et pillèrent tour à tour l’Arabie, l’Egypte et enfin l’Ifrikya. Se succèdent alors les Almoravides puis les Almohades, parmi lesquels Abd El Moumen, qui résida longtemps à Taza.
 
Sous son égide, une enceinte en tabia remplace le rempart antique berbère, tout en en utilisant les ruines et en en conservant les portes. A la fin du XVème siècle, l’art subit les influences européennes et plus particulièrement une influence hispano-portugaise symbolisée à Taza par El Bastioun notamment. Cette construction cubique en briques constitue un élément primordial de la défense. Sa façade est percée de quatre ouvertures de style roman, tandis qu’au deux tiers de sa hauteur totale, se situe une terrasse crénelée flanquée à droite et à gauche de deux tours carrées.
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